Afin de mieux comprendre pourquoi le roman historique a suscité de nombreuses réactions, il semble important de revenir sur l'intérêt porté à l'histoire au début du siècle. Le développement de la littérature historique (intimement liée au romantisme) précède celui des grandes études historiques : rappelons que Augustin Thierry doit l'éveil de sa vocation d'historien à la lecture des Martyrs de Chateaubriand et bien sûr de Walter Scott. On assiste à un engouement pour l'histoire, qui certes était déjà présent les siècles précédents, mais qui se développe particulièrement au XIXe siècle. Les importantes découvertes archéologiques réalisées au XVIIIe siècle, notamment sur le site de Pompéi, précèdent la période des grandes fouilles du siècle suivant, qui ont, quant à elles, permis de mettre à jour des sites aussi célèbres que Délos, Olympie et Delphes, ou encore Pergame. Dès les années 1820, de nombreux écrits historiques et mémoires sont publiés. Des revues spécialisées dans l'histoire voient le jour : on peut citer la Revue des études historiques qui paraît en 1834, la Revue archéologique fondée en 1844, ou encore la Revue critique d'histoire et de littérature qui commence à paraître en 1866. C'est donc parce que la diffusion écrite de toutes les découvertes historiques et archéologiques est devenue possible que le goût du public pour l'histoire peut s'affirmer. Désormais, on veut connaître de façon rationnelle et précise le passé, même si les historiens ont une conception de l'histoire qui leur est propre :

« Pour les uns, il s'agit surtout d'une narration, dramatisée chez Augustin Thierry, plus sobre chez Thiers. Pour les autres, l'histoire possède surtout un caractère rationnel (Guizot, Tocqueville) ou symbolique (Quinet). Pour Michelet enfin, l'histoire ne saurait être qu'encyclopédique. »note 1

Ainsi, au XIXe siècle, l'histoire est à l'honneur : on lui demande tantôt de cautionner des idées politiques, tantôt de répondre au goût du pittoresque et de l'évasion. Les historiens sont en même temps de grands écrivains, et les écrivains s'inspirent de l'histoire pour leurs romans, en privilégiant tel ou tel siècle. C'est ainsi que l'Antiquité va inspirer la génération romantique puis l'école de « l'art pour l'art » en France. Il est indéniable que la période antique a exercé une fascination sur de nombreux écrivains, dont Sienkiewicz fait parti.

Biographie

Contexte

Réception

Traduction

Etude

  1. Représentation fidèle de l'Antiquité
    1. Point de vue historique
      1. La fascination de l'histoire
      2. L'exactitude historique
    2. Point de vue géographique
      1. L'espace extérieur
      2. L'espace intérieur
    3. Point de vue socioculturel
      1. La couleur locale
      2. Les moeurs
  2. Poétique de la restitution
    1. L'imagination créatrice
      1. Imbrication fiction/histoire
      2. La réécriture
    2. Un roman à multiples facettes
      1. Une représentation théâtrale
      2. Un mélange de tonalités
    3. Un oeuvre picturale
      1. Le jeu des couleurs
      2. La puissance d'évocation
  3. Antiquité et actualité
    1. La Pologne
      1. Symbolique de la Pologne opprimée
      2. Patriotisme et espoir
    2. La France
      1. Esprit français de Sienkiewicz
      2. Reflet d'un siècle finissant
    3. La question religieuse
      1. Un problème religieux actuel
      2. Réhabilitation du sentiment religieux